L’Association de Soutien à l’Autopromotion Sanitaire Urbaine (ASAPSU) a été créée officiellement le 20 Mai 1989. Après 30 ans d’existence, ASAPSU reste fidèle à sa mission : améliorer les conditions socio-sanitaires des populations vulnérables et défavorisées des milieux urbains et périurbains. Pour ASAPSU, avec l’autopromotion, ces populations peuvent accéder au développement et sortir de la pauvreté.
À l’origine, un groupe de religieuses de la communauté des Sœurs Xavière, en fin de mission en Côte d’Ivoire, a décidé de pérenniser leurs activités dans la commune d’Attécoubé. Ainsi, la communauté forma des animatrices pour sensibiliser les populations bénéficiaires aux règles d’hygiène et d’assainissement de leur milieu de vie. Comme définie dans la stratégie, des femmes bénévoles issues des quartiers à habitats précaires ont été initiées et formées à faire la promotion de l’assainissement des lieux d’habitation pour rester en bonne santé.
L’ASAPSU évolue dans les domaines suivants : santé, eau, hygiène et assainissement, éducation, action humanitaire et droits humain, développement institutionnel et renforcement de capacités.
Sur les questions de santé, si la politique sanitaire des autorités ivoiriennes est axée sur « un système de santé curative », à l’inverse, l’ASAPSU a choisi l’approche de la santé préventive.
Les populations défavorisées et vulnérables sont les premières bénéficiaires des actions de l’association : les marginalisé·e·s, les utilisateurs et utilisatrices de drogue, les populations clés, les travailleurs et travailleuses du sexe… Une attention particulière est accordée au couple mère-enfant.
La prestation de service dans les centres de santé ASAPSU est désormais accréditée par le ministère en charge de la santé. L’association considère ce geste comme un signal fort du gouvernement, comme un succès.
L’ASAPSU travaille aussi depuis plus de 20 ans avec l’Unicef (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance) pour faciliter l’accès à l’eau potable aux communautés et améliorer leurs conditions d’hygiène et d’assainissement. Sans oublier son partenariat avec le HCR (Haut-Commissariat aux Réfugiés) qui dure depuis une vingtaine d’années.
L’ASAPSU dispose de 5 centres de santé : Abobo, Attécoubé, Marcory, et deux centres à Yopougon. Un sixième centre de santé est en construction à Koumassi.
Les centres de santé de l’ASAPSU aident les personnes survivant à de violences sexuelles à retrouver leur équilibre psychologique et social.
Nous avons décidé d’impliquer l’époux dans la prise en charge de la patiente et les différentes rencontres thérapeutiques. C’est vrai que le traumatisme du viol est dur à surmonter, mais avec le soutien du mari cela s’est fait plus rapidement.
Mme OKIATOU
Ces résultats émanent de l’implémentation des programmes avec les partenaires techniques FHI 360 I depuis 2004 et EGPAF depuis 2018 à ce jour. Ces projets sont mis en œuvre à Yamoussoukro et Abidjan. Avec FHI 360 I c’est la mise en œuvre des activités de sensibilisation, de dépistage VIH communautaire et clinique avec un programme exclusivement dédié aux populations clés. Pour ce qui concerne EGPAF, c’est la prise en compte de la population générale avec les mêmes activités qui est implémenté à Yamoussoukro et à Abidjan.
Cette démarche d’éducation s’intègre dans une stratégie de sensibilisation dans laquelle les bénéficiaires mènent les activités communautaires qui se réalisent en trois volet : la Communication pour le Changement de Comportement, le conseil dépistage et le suivi communautaire des populations clés VIH positif sous traitement.
ASAPSU fait partie de l’Alliance Droits & Santé, et a donc suivi des formations sur le plaidoyer pour les Droits et la Santé Sexuels et Reproductifs. A cet effet, ASAPSU est dans un consortium avec deux autres ONGs (AFJCI et MESSI) pour le plaidoyer sur la délégation des tâches des Agents de Santé Communautaire (ASC) dans le planning familial.
ASAPSU est engagé dans le plaidoyer sur le financement de la santé avec la FENOSCI (Fédération des Organisations Nationales de la Santé).
Bien avant la formation avec Alliance, nous avions des difficultés à mener un plaidoyer efficace. Parce que la seule façon de mener le plaidoyer, c’est d’amener les gens à dire “oui”. La valeur ajoutée de la formation de l’Alliance est de mener des plaidoyers justes. On ne veut pas s’assigner de trop grandes tâches qu’on ne pourra pas atteindre. Donc on se fixe des objectifs réalisables, on essaie de les atteindre. Après quoi, on se fixe encore un autre objectif réalisable, au fur et à mesure. On a été vraiment renforcé à ce niveau. On ne va plus conduire des plaidoyers dont le défi est trop grand, très ambitieux. Il s’agit désormais de prendre des choses point par point.
M. Nafan, le chargé des programmes
Dans l’immédiat, l’organisation veut commencer à améliorer l’offre de services proposée dans ses centres de santé. Elle veut aussi accorder une place importante à la formation des prestataires de services.
En mai 2019, l’association célébrera ses 30 ans d’existence.