L’ONG JED est créée en 1988 par l’association des Éclaireuses et Éclaireurs Du Sénégal (EEDS). Elle capitalise l’expérience des EEDS depuis 1937 dans les domaines de l’éducation, de la formation et de l’insertion des jeunes, de la santé sexuelle et reproductive des jeunes, de l’environnement et du développement communautaire. C’est un outil mis en place par l’association des EEDS pour porter techniquement et professionnellement son investissement dans le développement communautaire. C’est donc une ONG de développement, de type scout qui place les jeunes au cœur des transformations positives.
JED est présente dans les 14 régions du Sénégal et intervient avec les jeunes en les aidant à être des citoyen·e·s leaders engagés dans la lutte contre les violences basées sur le genre, la promotion de l’hygiène menstruel, l’accès à l’éducation, à la formation, à l’insertion sociale et professionnelle, l’alphabétisation des femmes et des jeunes hors du système éducatif, la lutte contre l’exploitation et l’abus sexuel des enfants, l’éducation environnementale, la promotion des droits à la santé sexuelle et reproductive des jeunes, la lutte contre les migrations dangereuses, la promotion de la paix et de la sécurité.
L’ONG JED hérite des fondamentaux de l’association des EEDS en matière de développement communautaire : il s’agit d’outiller les populations surtout les jeunes et les femmes à être les artisans du développement local et national en tant que des citoyens membres des communautés locales et internationales. C’est pour cette raison que JED s’évertue toujours à renforcer les capacités de ses membres et bénéficiaires sur le leadership transformationnel, les compétences douces et les compétences entrepreneuriales. A travers, ces différents projets, JED a formé ces dix dernières années au moins 3000 jeunes sur ces questions susmentionnées.
L’ONG JED, qui travaille avec le réseau scout d’au moins 15 000 jeunes et des groupements de femmes dans chaque région s’est engagée à préparer ses cibles à faire face aux complexités qui anéantissent leur bien-être.
L’action de JED cible ainsi les groupes vulnérables (enfants, femmes notamment) dans un contexte national de pauvreté. Quelques statistiques à ce propos :
Ousmane Sarr fait partie des premiers à avoir bénéficié de la formation d’ouvrier qualifié en chaudronnerie :
JED mène un projet de lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) à Matam (Nord), une région où l’excision est considérée presque comme une obligation. Le directeur exécutif de JED, Mody Ndiaye, décrit quelle a été l’approche de l’ONG dans la région :
Matam est une zone conservatrice de valeurs traditionnelles positives et de pratiques néfastes. Des ONG ont même été chassées pour avoir évoqué les questions des MGF et du mariage des enfants. Intervenir dans une telle zone requiert une approche réfléchie et des stratégies qui prend en compte la configuration sociologique.
Dans le cadre du projet « Être Comme Les Autres et pour Toujours » (ECLAT), l’ONG a utilisé une approche basée sur les ressources communautaires locales. Le projet a initié des classes d’alphabétisation pour les jeunes filles et femmes victimes et/ou exposées aux MGF pour les former sur les thématiques et faire d’elles des relais au sein de leur communauté et de leur famille. Des comités de gestion de la classe composés des leaders communautaires sont installés afin de les intéresser à la thématique et de les sensibiliser dans leur rôle de leader.
Le projet s’appuie sur les Badiénou Gox (marraines de quartier qui sont des femmes âgées, reconnues et formées pour accompagner les femmes et jeunes filles sur les questions de santé maternelle et infantile) et le comité de santé local par la mise en place de « points d’écoute » où sont identifiés les cas de vulnérabilité. Une fois ces cas détectés, des discussions sont entamées avec les parents. Si besoin, leurs sont proposés des suivis juridique, psychologique et/ou sanitaire ou bien ils sont orientés vers les services sanitaires ou juridiques partenaires.
La particularité de cette approche est de briser le tabou sur les MGF. La mobilisation des acteurs et actrices communautaires a permis aux parents, jeunes et leaders de parler des MGF. Les leaders religieux sont eux aussi sensibilisés à l’argumentaire médical. Cette sensibilisation pourrait permettre, à terme, de changer les pratiques pour les générations futures.
L’intégration de JED dans l’Alliance Droits et Santé est passée par le partenariat avec Equipop France. C’est à partir de 2015 que les deux organisations prennent contact pour mettre en place un compagnonnage approfondi à impact national et sous régional dans le cadre de l’Alliance Droits et Santé. L’originalité de ce compagnonnage c’est qu’il s’agit de faire face à des complexités comme la promotion et l’ancrage communautaire des droits à la santé sexuelle et reproductive des ados, jeunes et femmes dans six pays d’Afrique de l’Ouest. L’objectif était de constituer un réseau d’organisations et de personnes leaders compétentes pour porter les transformations escomptées dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive des jeunes.
Ainsi JED, membre de cette alliance a renforcé nombre de ses capacités :