– Au Burkina, les ONG se préparent au développement de la santé reproductive

– Au Burkina, les ONG se préparent au développement de la santé reproductive

SOS Jeunesse et Défis, en collaboration avec ONG Equipop et ASMADE, membres d’Alliance Droits et Santé, a organisé du 24 au 25 novembre 2016 un atelier de réflexions sur les interventions en matière de défense des droits et de la santé sexuels et reproductifs. Objectif principal: l’élaboration de recommandations à transmettre au ministère de la santé dans le cadre de la mise en exécution du plan d’accélération de la planification familiale 2016-2020.

Avec plus de 55 participants, issus du sous-groupe jeunes du Groupe de Travail sur la Santé Reproductive et d’autres organisations de la société civile (OSC) leaders dans le domaine, la rencontre a permis de mettre en commun les différentes pratiques en matière de santé reproductive en direction des jeunes.

Placer les jeunes au centre des actions

Cette initiative était nécessaire, car les jeunes sont trop souvent mis de côtés dans la programmation budgétaire de la planification familiale. Or, cette catégorie grandissante de la population a énormément de besoins dans ce domaine. Le taux de fécondité chez les adolescentes est de 14% et seulement 6% d’entre elles utilisent une méthode contraceptive. Par ailleurs, 12% des 15-19 ans actives sexuellement ne sont pas mariées, et de ce fait se voient souvent écartées du processus de prévention qui cible majoritairement les couples.

Cette situation place les jeunes filles dans une situation de vulnérabilité. Satisfaire les besoins en planification familiale permet d’éviter 6 millions de grossesses non désirées, plus de 3 millions d’avortements et 5 600 décès maternels par an au niveau mondial.

Dans un autre registre, le Secrétariat Permanent du Conseil National de lutte contre les IST- VIH/SIDA a déclaré que les décès liés au VIH au niveau mondial sont à la baisse dans tous les groupes d’âges sauf chez les adolescents de 10 à 19 ans. On observe que  le VIH s’est davantage féminisé et 72% des adolescents vivant avec le VIH sont des filles.

Ces chiffres démontrent l’urgence de cibler les jeunes dans tous les plans d’actions !

Des recommandations qui témoignent des besoins de la société

Les présentations sur les différents projets réalisés ont permis aux participants d’avoir un aperçu global sur la contribution des OSC  à l’amélioration des indicateurs, mais également de réaliser que des efforts restent à faire quant à la coordination des interventions entre les différents acteurs (gouvernement, partenaires techniques et financiers , société civile).

Parmi les actions préconisées, on peut citer :

  • L’intégration des jeunes dans leurs diversités (scolarisés, non-scolarisés, urbains, ruraux) dans le processus de mise en œuvre du plan d’action national avec l’appui des OSC
  • L’adaptation de l’Etat aux demandes de la jeunesse, en créant par exemple des services “amis des jeunes”
  • L’extension de la gratuité des soins, étendue aux jeunes de 10 à 24 ans pour les méthodes contraceptives et qui doit également concerner les soins post partum.

Les associations souhaitent que les recommandations faites au Ministère de la Santé soient prises en comptes afin de garantir une meilleure réponse aux besoins des jeunes.

Les membres de l’Alliance suivront et appuieront les recommandations dans leur plaidoyer.