– Pour l’abandon des MSF avec la formation vidéo « Filmer les Ponts »

– Pour l’abandon des MSF avec la formation vidéo « Filmer les Ponts »

Le 31 mars 2017 à Ouagadougou, Equipop, accompagnée de plusieurs autres membres du réseau Alliance Droits et Santé, a assisté à une conférence de presse organisée par AIDOS (Association italienne femmes pour le Développement)  pour présenter leur formation vidéo “Filmer les ponts”, dans le cadre du projet « Building bridges » au sein duquel Equipop est un partenaire de mise en oeuvre. Ce projet veut favoriser le dialogue entre les jeunes d’Afrique et d’Europe afin de leur permettre de développer des stratégies et des outils communs pour promouvoir l’abandon des Mutilations Sexuelles Féminines (MSF). L’AJCAD et l’AMSOPT, membres de l’Alliance, étaient de la partie !

 

Des vidéos pour sensibiliser aux MSF et briser le poids de la tradition

 

Lors de l’ouverture de la conférence de presse, la représentante permanente de l’UNFPA au Burkina Faso et le représentant du secrétariat permanent du comité national de lutte contre la pratique de l’excision soulignaient que les problématiques majeures qui permettent à la pratique de l’excision de persister sont liées au poids de la tradition.

Au Burkina Faso, s’il est noté des progrès au niveau de la loi, on constate qu’il est très difficile d’obtenir des dénonciations via le numéro vert mis à disposition. La pratique accroît donc en dangerosité, avec l’excision de filles de plus en plus jeunes, et parfois dans la clandestinité. Ceci est particulièrement représentatif de la situation le long de la frontière avec le Mali, où la pratique devient transfrontalière. Dans le cadre de la “stratégie nationale d’élimination des MGF 2016-2020”, le secrétariat a souligné l’enjeu crucial de développer encore davantage l’assistance juridique, la prise en charge médico-psycho-sociale des séquelles ainsi que la prévention via la communication utilisée comme outil de transformation sociale.

C’est dans cette optique que “Filmer les ponts” a été lancé, puisque les vidéos réalisées refléteront l’expérience d’apprentissage mutuel des volontaires, leur engagement envers l’abandon de la pratique des MSF, leurs suggestions et idées pour faciliter sa disparition, et cela dans une perspective de création de ponts entre l’Europe et l’Afrique.

 

Les membres maliens d’Alliance Droits et Santé renforcent leurs capacités en création vidéo

 

“Filmer les ponts” consistait en un atelier de formation aux techniques de création de contenu vidéo qui a eu lieu du 22 au 30 mars 2017 à Ouagadougou, Burkina Faso.  Quinze jeunes originaires de sept pays d’Afrique (Mali, Guinée Conakry, Sénégal, Burkina Faso, Guinée Bissau, Mauritanie, Cameroun) et vivant en Afrique ou en Europe (France, Bulgarie, Royaume-Uni) ont participé à cet atelier. Ces jeunes travaillent dans le milieu social (organisations de la société civile) et dans le domaine des médias et de la communication (journalisme). Les organisations maliennes AJCAD  et l’AMSOPT ont assuré la représentation du réseau en participant à cette formation.

La conférence de presse du 31 mars, qui faisait un bilan du projet, a rappelé que dans un premier temps, les participant·e·s ont été invité·e·s à partager leurs expériences personnelles autour de la pratique des MSF et/ou leur expertise sur la production de vidéo, en fonction de leurs compétences. AIDOS leur a ensuite fourni l’équipement nécessaire pour filmer et produire des vidéos tant pendant l’atelier de formation qu’une fois rentré·e·s dans leur lieu de vie.

La visée finale était de leur permettre de développer leurs capacités cinématographiques et scénaristiques sur le long terme, de manière à pouvoir créer des outils de sensibilisation à leur échelle. Pour l’Alliance, cela constitue une opportunité de mettre en commun ces apprentissages lors de futures rencontres.

 

Des films percutants pour parler des MSF ici et là-bas

 

La conférence de presse a été l’occasion de diffuser le court-métrage réalisé par les participant·e·s durant ces dix jours de formation. Les organisations partenaires présentes ont été impressionné·e·s par la qualité de ce film malgré le temps limité imposé aux  participant·e·s pour les réaliser.

3 projets de scénarii ont également été sélectionnés pour être soutenus et produits par l’UNFPA et l’UNICEF,partenaires du projet, dans les mois à venir. Le scénario écrit par le représentant de l’AMSOPT, en partenariat avec une guinéenne résidant au Royaume-Uni et un Camerounais résidant en Bulgarie, a notamment fait partie des lauréat.e.s et pourrait donc très prochainement aboutir en un court-métrage diffusé à plus grande ampleur.

Affaire à suivre !