– CP – Alliance Droits et Santé appelle à renforcer la mobilisation pour les droits des filles

– CP – Alliance Droits et Santé appelle à renforcer la mobilisation pour les droits des filles

Chaque année, le 11 octobre, la communauté mondiale célèbre la journée des droits des filles. Cet événement donne aux filles la possibilité de faire entendre leur voix et de se mobiliser pour leurs droits. Le thème de 2020 est : « Ma voix, l’égalité pour notre avenir ». Alliance Droits et Santé, appellent à écouter les jeunes filles et à agir en faveur des droits des filles et des adolescentes.

L’amélioration de la situation des filles et adolescentes dans le monde doit être une priorité

La situation des filles et adolescentes n’est pas réjouissante. En effet, plus de 600 millions de jeunes filles vivent dans les pays en développement. En Afrique Subsaharienne, plus d’un quart de la population sont des filles et des femmes âgées de 10 à 24 ans. Grand nombre d’entre elles vivent dans des situations d’insécurité permanente, en proie à toutes sortes de violences, de discriminations. Leurs droits sont niés, violés en raison de la pauvreté, de conflits, ou tout simplement parce qu’elles sont des filles et des femmes. 

En Afrique de l’Ouest, les indicateurs de santé et droits sexuels de la procréation présentent encore de faibles améliorations, malgré les engagements pris par les pays de cette région.

Les maux dont souffrent les filles sont nombreux : déscolarisation, excisions, mariages d’enfants, grossesses précoces, esclavage, trafic, exploitation, etc. Ces violations des droits des enfants sont subies par des millions de filles dans le monde et constituent de nombreux freins à leur éducation, droits, santé et émancipation.

L’ampleur du problème est vaste. Voici quelques chiffres pour rappel :

  • Dans le monde, plus de 130 millions de jeunes ne vont pas à l’école dont 70 % sont des filles.
  • 1 fille sur 7 dans les pays en développement se marie avant 15 ans.
  • De 15 à 50 % des jeunes filles des pays en développement deviennent mères avant 18 ans.
  • Enfin, les complications liées à la grossesse sont la première cause de mortalité chez les filles entre 15 et 19 ans dans le monde.

N’ayant pas accès aux ressources et aux opportunités qui leur permettraient de s’épanouir et de devenir plus autonomes, ces filles et ces femmes ne peuvent envisager sereinement leur avenir ainsi que celui de leur famille. Or, ces jeunes filles sont l’avenir de notre pays. 

Le caractère multisectoriel de la question des adolescentes et jeunes nécessite une politique cadre. Les jeunes sont confrontés à des problèmes de santé notamment les IST, le VIH et le sida, les grossesses précoces et/ou non désirées, les avortements à risque, l’excision et les autres pratiques néfastes, les maladies parasitaires, infectieuses et non-infectieuses, l’usage des substances nocives, les troubles mentaux, les problèmes nutritionnels, les traumatismes par accident de la voie publique, l’alcoolisme etc.

Aujourd’hui, un changement de stratégies et d’approches en matière de santé de la procréation s’impose si on veut réellement améliorer la vie et faire respecter les droits des filles, notamment   les 10-14 ans, les filles déscolarisées, les adolescentes mariées, les filles mères, les filles vivant sans leurs parents. 

Se battre pour les droits des filles, c’est se battre pour une société plus juste, plus prospère, plus durable et plus équitable 

Les rapports des institutions internationales le montrent bien. Investir dans le potentiel d’une fille constitue un levier d’émancipation qui permet le développement de toute sa communauté, de son pays, et lui permet d’accéder à l’indépendance financière afin de briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté.

L’accès des jeunes, filles et garçons, à des informations de qualité sur leurs droits et leur santé sexuelle et reproductive est un des principaux leviers pour changer la donne. Dans le cadre de la campagne #JeVeuxSavoir, menée au Bénin, au Burkina Faso, au Mali, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Niger, Alliance Droits et Santé appelle à renforcer les programmes d’Éducation Complète à la Sexualité, en termes de contenus, d’approche pédagogique, mais aussi  de qualité et d’accessibilité sur la base des financements domestiques durables.

Les adolescentes ont le droit à une vie sûre, épanouie, sans violences, en bonne santé et à une éducation de qualité, non seulement au cours de leurs années formatrices critiques, mais aussi une fois devenues femmes. Si les filles sont accompagnées durant l’adolescence, elles ont le potentiel de changer le monde – travailleuses de demain, entrepreneures, mentors, cheffes de famille, dirigeantes politiques ou mères de famille. 

Alliance Droits et Santé sollicite tous les partenaires pour qu’ils agissent en faveur des filles et adolescentes. Saisissons l’opportunité, ensemble, de faire entendre les voix des filles. Engageons-nous concrètement vers une plus grande prise en compte des filles, dont les droits sont trop souvent bafoués.

Investir dans la réalisation du potentiel des adolescentes permet de défendre leurs droits aujourd’hui et d’assurer un avenir plus équitable, plus juste, plus durable et plus prospère.