Label ampli – “Nous avons entamé un processus qui ne risque pas de s’arrêter !” Interview de Kadi Tanou, LeadAfricaines

Label ampli – “Nous avons entamé un processus qui ne risque pas de s’arrêter !” Interview de Kadi Tanou, LeadAfricaines

L’ONG ivoirienne LeadAfricaines, créée en 2011, travaille sur la problématique du leadership féminin. Sa mission : faire en sorte que les filles et femmes puissent accéder aux postes à responsabilité et s’y maintenir… LeadAfricaines a accueilli en avril le Comité d’évaluation du Label ampli. Interview de Kadi Tanou, la présidente.

Comment êtes-vous entrée dans le processus d’évaluation du Label ampli ?

Nous avions participé à des formations sur la santé sexuelle et reproductive mises en place par Equipop il y a quelques années. Nous avons ensuite eu le privilège de bénéficier du projet DO qui a débouché sur du financement pour l’élaboration de documents importants tel que le manuel de politique anti fraude, manuel de procédure, etc.

Pour nous donc, le processus de labellisation venait comme une suite logique des actions précédentes pour nous accompagner dans la mise en place des outils nécessaires aux fonctionnement d’une organisation comme la nôtre.

Il y a un an lorsque j’ai été élue comme présidente, un de mes objectifs était la mise en place d’une structure plus solide en termes d’organisation interne. Je rêve et tout le conseil d’administration avec moi d’une Leadafricaines avec un fonctionnement à l’image des grandes organisations régionales, continentales et internationales.

Nous avons donc accueilli le lancement du Label ampli en décembre 2020 comme une opportunité. Celle de rendre réel notre rêve avec le regard extérieur d’une expertise comme celle de Equipop. Nous ne pouvions pas espérer mieux, parce que nous les connaissions et  étions en confiance. Nous n’avions donc pas peur de montrer nos vulnérabilités à notre partenaire. 

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Depuis sa création en 2011, LeadAfricaines  travaillait uniquement sur la base de projet. Nous n’avions pas de ressources internes permettant de prendre en charge le bon fonctionnement de l’organisation. 

Ainsi donc, à cause des périodes d’incertitudes et de flottement entre deux projets, nous avons été obligés en termes de ressources humaines de ne travailler qu’avec des bénévoles rémunérés uniquement sur les projets. C’est donc en toute logique qu’une  de nos difficultés majeures se situait au  niveau de l’administration fiscale. Nous n’étions pas en règle parce que notre personnel n’était pas déclaré. Pas parce que nous ne le voulions pas, mais parce que nous n’en avions pas les moyens.

Lorsque nous avons décidé de tenter le niveau 1 du Label, nous savions déjà qu’il était difficile de rentrer en conformité avec certains points. Mais au lieu d’avoir peur d’échouer, nous avons choisi de faire face à nos insuffisances en nous engageant dans le processus. C’était le moyen pour nous de bénéficier de l’expertise de notre partenaire pour les corriger. Nous pouvons dire aujourd’hui que c’était la décision à prendre parce que  grâce aux échanges avec l’équipe d’évaluation, nous nous sommes rendues compte que nous n’avions pas à nous soucier de régler toutes nos insuffisances en une fois. Il fallait le voir plutôt comme un processus évolutif.

Quels bénéfices votre structure va-t-elle retirer de ce processus ?

Le processus de labellisation a été pour nous un outil d’évaluation de notre organisation sur tous les plans et principalement au niveau administratif et organisationnel. La plupart de nos procédures sont désormais formalisées. Nous avons établi des contrats pour nos bénévoles et entrepris les démarches nécessaires au respect de nos engagements vis-à-vis de l’administration fiscale. Sur le plan comptable, nous avons une nouvelle procédure de rangement des pièces Nos documents comptables sont correctement classés, etc. Même si nous n’obtenons pas ce label aujourd’hui, nous avons entamé un processus qui ne risque pas de s’arrêter !  Au prochain lancement, pour Leadafricaines, ce sera le niveau 3 du Label 🙂

Merci à toute l’’équipe Equipop !