– Alliance droits et Santé Mali, le projet Alliance transformative en bonne voie

Une délégation du réseau Alliance droits et santé conduite par sa présidente Madame Wend-Goundi Caroline TAPSOBA a séjourné au Mali du 29 janvier au 04 février 2024 dans le cadre d’une mission de suivi. Au cours de ce séjour, la délégation a pu s’imprégner, à travers des séances de travail, de l’état de mise en œuvre du projet Alliance Transformative auprès des trois organisations qui constituent l’Alliance Mali ; prodiguer des conseils et recueillir des suggestions pour une bonne mise en œuvre du projet mais aussi pour renforcer les acquis du réseau.

Alliance Droits et Santé met en œuvre depuis novembre 2022, un projet dénommé « Alliance transformative, un mouvement transformatif pour accélérer les droits et la santé sexuels et reproductifs des femmes et des filles en Afrique ». Ce projet est co-financé par AmplifyChange et l’AFD. Le projet couvre le Mali, le Niger, le Burkina, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. 

Cette mission avait un double objectif. Celui de participer à la réalisation d’une cartographie des expertises des membres du réseau et d’un répertoire des pratiques inspirantes en matière de DSSR d’une part, et celui de faire un suivi de la mise en œuvre des activités du projet « alliance transformative ». La mission s’est déroulée du 29 janvier au 4 février 2024 par une équipe composée de la présidente du réseau Caroline TAPSOBA par ailleurs Cheffe de Département projets programmes à l’ONG ASMADE, de deux experts en charge du développement organisationnel-Pascal ILBOUDO de l’ONG française Equipop et Etienne Koula de l’association SOS Jeunesse et défis – et d’un communicant, Yves DA de l’ONG ASMADE.

Arrivée au Mali dans la soirée du 29 janvier 2024, la délégation de l’Alliance a tenu le lendemain au siège de l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie (AJCAD) une rencontre de cadrage avec des représentant·e·s des trois organisations membres de l’Alliance Mali, à savoir le Groupe Pivot Droits et citoyenneté des Femmes (GP/DCF), l’AJCAD et l’Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles (AMSOPT). Au cours de cette rencontre, des éclaircissements ont été donnés quant aux objectifs de la mission et l’agenda des séances de travail prévues a été amendé. Les échanges se sont poursuivis et ont permis de s’imprégner des réalités terrain de l’Alliance au Mali et une séance de travail collective avec les trois organisations a permis de revisiter les outils mis à disposition pour la cartographie des expertises et le recueil des pratiques inspirantes.

Les structures ont été par la suite visitées individuellement pour peaufiner les informations recueillies. AMSOPT a été la première structure à recevoir la délégation pour la séance de travail individuelle. L’on retient de la présentation de la structure et du canevas renseigné de collecte des expertises que AMSOPT a une expertise de plus de 30 ans en matière de formation, d’élaboration de modules et d’animation de panels en matière de mutilations sexuelles féminines, de mariage d’enfants, de violences basées sur le genre, de plaidoyer et de façon générale en matière de communication pour le changement social de comportement. Pour Brehima BALLO, responsable des programmes de AMSOPT, ce cadre de concertation est le bienvenu.

Selon lui, la cartographie des expertises permettra à l ’Alliance Mali de pouvoir compter sur ses propres forces au niveau interne, c’est-à-dire qu’elle pourra solliciter l’expertise de l’un de ses membres et solliciter également une expertise au niveau de l’Alliance sous régionale dès lors que les expertises des différentes organisations seront identifiées et partagées. Il ajoute que du fait que les ressources financières sont de plus en plus rares, cette activité de cartographie des expertises est une belle aubaine pour se renforcer mutuellement à moindre coût. 

L’AJCAD est la deuxième structure à recevoir la délégation pour le même type d’exercice. A l’issue de la séance de travail, Daouda BALLO chargé du Genre et Inclusion sociale à AJCAD, a dit beaucoup apprécié la rencontre de suivi en présentiel car cet exercice de suivi des activités  lui a permis  une meilleure appropriation du projet, ce qui permettra de résorber les difficultés rencontrées et de booster la mise en œuvre de l’action.

Notons que l’AJCAD est une organisation de jeunes créée en 2014 et dont l’expertise est la mobilisation sociale et politique sur les questions de DSSR et de la gouvernance.

Le  Groupe Pivot est la dernière organisation à avoir accueilli la mission. A leur niveau, une présentation plus détaillée a été faite de  l’organisation par Madame Traoré Nané Sissako, présidente de ladite organisation. En effet, c’est un réseau composé de huit organisations thématiques présentes au Mali. Madame Traoré Nané Sissako présidente du Groupe Pivot Droits et Citoyenneté a confié après la rencontre avec la délégation que : « mes  sentiments par rapport à cette rencontre est un sentiment de satisfaction, c’est vrai qu’aujourd’hui la technologie est beaucoup développée et cela permet régulièrement la tenue de rencontres virtuelles mais je pense que les rencontres physiques aussi renforcent davantage les liens de collaborations. […] Nous sommes actuellement dans un contexte de transition dans le Sahel et la problématique santé sexuelle et reproductive aujourd’hui doit être une de nos priorités et je pense que grâce à notre coalition nous pourrons atteindre des résultats probants.

Mais pour cela, il faudra mieux travailler au sein de l’Alliance pour renforcer notre synergie et être mieux outiller en partageant nos outils communs que ce soit au niveau sous régional, au niveau national pour permettre à tous d’agir de manière spécifique sur la problématique auquel nous faisons face. Cette visite est une preuve palpable pour nous qu’au niveau sous régional, les acteurs concernés et qui sont au-devant de cette nouvelle gouvernance sont décidés vraiment à ce que l’Alliance puisse relever les défis de l’heure notamment par rapport à la santé sexuelle et reproductive. »

Grâce à cette mission qui a permis les échanges directs entre acteurs, de nombreuses suggestions ont été formulées ; et chacun s’est senti plus concerné par les enjeux du réseau Alliance Droits et Santé, toute chose qui augure d’un bel avenir pour l’Alliance Mali.